samedi 11 août 2018
lundi 30 avril 2018
mercredi 11 avril 2018
Quand il est mort le poète...
Le
11 avril 1977,
un doux rêveur nous quittait,
un
poète amoureux des mots, des images et des sentiments,
ennemi
des convenances,
qui
avait choisi de vivre son crépuscule dans un petit havre de paix du
nord-Cotentin,
à
Omonville-la-Petite, face à la mer.
Jacques
Prévert était
tombé sous le charme de cette région de la Hague
qu'il
appelait son "coin de paradis".
Poète,
scénariste, dialoguiste, il a laissé une œuvre immense.
Ses
poèmes courent sur toutes les lèvres ;
repris
en chansons, ils trottent dans toutes les têtes, sans que l'on sache
qu'il en est l'auteur ;
les
films auxquels il a collaboré (Quai des brumes, Les Visiteurs du
soir, Drôle de drame, Les Enfants du paradis, entre autres…)
sont
restés des références.
Toute
une époque...
Difficile
de faire un choix pour marquer ce jour anniversaire, mais
aujourd'hui, si je devais ne retenir que deux textes, ce serait ces
deux-là
LES
FEUILLES MORTES
- Oh, je voudrais tant que tu te souviennes,
- Des jours heureux quand nous étions amis,
- Dans ce temps là, la vie était plus belle,
- Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
- Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
- Tu vois je n'ai pas oublié.
- Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
- Les souvenirs et les regrets aussi,
- Et le vent du nord les emporte,
- Dans la nuit froide de l'oubli.
- Tu vois, je n'ai pas oublié,
- La chanson que tu me chantais...
- C'est une chanson, qui nous ressemble,
- Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
- Nous vivions, tous les deux ensemble,
- Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
- Et la vie sépare ceux qui s'aiment,
- Tout doucement, sans faire de bruit.
- Et la mer efface sur le sable,
- Les pas des amants désunis.
- Nous vivions, tous les deux ensemble,
- Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
- Et la vie sépare ceux qui s'aiment,
- Tout doucement, sans faire de bruit.
- Et la mer efface sur le sable, Les pas des amants désunis...
- Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
- Les souvenirs et les regrets aussi
- Mais mon amour silencieux et fidèle
- Sourit toujours et remercie la vie
- Je t'aimais tant, tu étais si jolie,
- Comment veux-tu que je t'oublie ?
- En ce temps-là, la vie était plus belle
- Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
- Tu étais ma plus douce amie
- Mais je n'ai que faire des regrets
- Et la chanson que tu chantais
- Toujours, toujours je l'entendrai !
POUR
FAIRE LE PORTRAIT D'UN OISEAU
- Peindre d’abord une cage
- Avec une porte ouverte
- Peindre ensuite
- Quelque chose de joli
- Quelque chose de simple
- Quelque chose de beau
- Quelque chose d’utile
- Pour l’oiseau
- Placer ensuite la toile contre un arbre
- Dans un jardin Dans un bois
- Ou dans une forêt
- Se cacher derrière l’arbre
- Sans rien dire Sans bouger…
- Parfois l’oiseau arrive vite
- Mais il pourrait aussi mettre de longues années
- Avant de se décider
- Ne pas se décourager
- Attendre, Attendre s’il le faut pendant des années
- La vitesse ou la lenteur de l’arrivée de l’oiseau
- N’ayant aucun rapport
- Avec la réussite du tableau
- Quand l’oiseau arrive
- S’il arrive
- Observer le plus profond silence
- Attendre que l’oiseau entre dans la cage
- Et quand il est entré
- Fermer doucement la porte avec un pinceau
- Puis effacer un à un tous les barreaux
- En ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l’oiseau
- Faire ensuite le portrait de l’arbre
- En choisissant la plus belle de ses branches
- Pour l’oiseau
- Peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
- La poussière du soleil
- Et les bruits des bêtes de l’herbe dans la chaleur de l’été
- Et puis attendre que l’oiseau se décide à chanter
- Si l’oiseau ne chante pas C’est mauvais signe
- Signe que le tableau est mauvais
- Mais s’il chante c’est bon signe
- Signe que vous pouvez signer
- Alors vous arrachez tout doucement
- Une des plumes de l’oiseau
- Et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.
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